Collecte et tri des déchets post covid-19 : bien équiper sa collectivité
Le ramassage des déchets est l’affaire de tous, chacun l’a bien compris. Plusieurs événements mondiaux ont lieu chaque année pour nous le rappeler et sensibiliser les citoyens à la lutte contre la pollution : Journée Mondiale Sans Plastique, Journée Internationale du Recyclage, Semaine Européenne de la Réduction des Déchets... Mais aussi la Journée Mondiale du Nettoyage (World CleanUp Day), qui sera d’ailleurs célébrée cette année le 19 septembre. Une journée dédiée à la protection de l’environnement qui invite chaque citoyen à ramasser les différents déchets qu’il trouve autour de lui.
Bref, la collecte des déchets est dans l’air du temps... alors même que les masques jetables utilisés face à l’épidémie du Covid-19 jonchent de plus en plus fréquemment les trottoirs. Pour les collectivités, la gestion des déchets représente un défi quotidien : comment favoriser les bons gestes chez les usagers ? Quel mobilier installer pour que chacun puisse facilement se débarrasser de ses déchets, permettre aux équipes de nettoyage de les récupérer et les intégrer dans un circuit de recyclage ? Voici quelques conseils.
La scène a marqué les fans de la série culte « Mad Men », qui relate les tribulations d’une agence de pub américaine dans les années 60 : on y voit le personnage principal et sa famille lors d’un déjeuner sur l’herbe, au milieu d’une clairière. Le pique-nique est disposé sur une joli nappe. A la fin du repas, les enfants vont jouer, les parents se lèvent, saisissent les coins de la nappe et la secouent. Ils font tomber au sol canettes vides, barquettes plastiques, cartons et autres serviettes en papier... avant de quitter les lieux tranquillement, laissant sur place leur petit tas d’ordures.
Cette histoire se déroule à une autre époque, un autre siècle. Un autre millénaire, même. D’immenses progrès ont depuis été réalisés en termes de sensibilisation des citoyens à la pollution. Chacun est aujourd’hui informé de l’importance de la protection de l’environnement. Chacun a aussi mieux pris conscience de l’impact de ses habitudes quotidiennes sur la nature. Des campagnes nationales se sont succédées en France depuis une quinzaine d’années. On se souvient de celle intitulée « Réduisons vite nos déchets ça déborde », lancée en 2005 dans tous les médias. Peu à peu, les consommateurs ont intégré la nécessité de générer moins de déchets au jour le jour, puis de les trier. Les industriels et les collectivités ont mis en place des protocoles de plus en plus performants pour la collecte, le ramassage puis le recyclage des déchets. Certains matériaux sont pointés du doigts, comme le plastique : on connaît désormais l’existence du « 6e continent », ce gigantesque amas de déchets et de particules de plastique, qui flotte sur l’océan Pacifique Nord.
Peu à peu, des progrès sont ainsi réalisés : les pailles et les cotons tiges, dangereux pour la faune marine notamment, disparaissent progressivement de notre quotidien. Les sacs en plastique, distribués généreusement il y a encore quelques années aux caisses des supermarchés pour emballer les courses des clients, sont désormais remplacés par des sacs réutilisables à usage personnel.
L’importance de rappeler les bonnes pratiques au quotidien sur la collecte des déchets
Finalement, tout semble affaire d’éducation et de bonnes habitudes... sachant que rien n’est jamais acquis. La lutte contre la pollution reste encore et toujours d’actualité pour les collectivités. On a assisté récemment à un retour en force de déchets issus du « jetable » : parmi eux, les masques chirurgicaux et les lingettes désinfectantes. Utilisés massivement depuis la crise sanitaire liée à la Covid-19, on les retrouve trop souvent par terre, jonchant les trottoirs. Maladresse des usagers ou négligence ?... Quoi qu’il en soit, dans ce contexte, la régularité des campagnes nationales ou mondiales prend tout son sens. Les bonnes pratiques doivent être rappelées périodiquement.
Ainsi, le « World CleanUp Day » (Journée mondiale du nettoyage) invite tous les citoyens à ramasser les déchets autour d’eux, le temps d’une journée (un samedi autour du 20 septembre) depuis 2018.
Dans le même esprit, des initiatives créatives naissent un peu partout dans le monde, comme le « Plogging », une activité née en Suède en 2016 (le mot « plogging » est une contraction du mot « jogging » et du suédois « plokka upp », « ramasser »). L’idée est de faire son jogging avec un sac et des gants, pour ramasser les déchets qu’on trouve sur son chemin. Une manière intelligente de concilier hygiène de vie personnelle et santé de la planète, surtout quand on sait aujourd’hui que les deux sont liées : réchauffement climatique, disparition de certaines espèces d’animaux, d’insectes ou de plantes, pollution des mers et océans mettant en péril la faune marine... La pollution a un impact dévastateur sur nos vies.
Raison de plus pour mettre en place dans les collectivités tous les aménagements favorisant la lutte contre la pollution et facilitant toutes les étapes de la gestion des déchets, en commençant par leur tri et leur collecte, jusqu’à leur récupération en vue de leur recyclage.
La gestion des déchets, un enjeu majeur pour les collectivités
Mairies et autres collectivités territoriales, établissements scolaires et éducatifs, Ehpads, maisons de retraite ou établissements médico-sociaux : les différents types de collectivités génèrent différents types de déchets. Par exemple, les écoles, Ehpads et foyers médico-sociaux, doivent collecter les déchets organiques générés par leur activité de restauration collective. On veille alors à disposer dans les locaux concernés des poubelles et bennes dédiés à ces déchets spécifiques, dans le respect des protocoles HACCP.
Là où des soins de santé sont potentiellement prodigués, comme dans les foyers médico-sociaux ou dans les Ehpads, on prévoit des collecteurs de déchets de santé à risque infectieux.
Parallèlement, toutes les collectivités, quel que soit leur secteur d’activité, génèrent aussi des déchets issus de leurs activités administratives : cartouches d’encre, papiers, emballages... Il faut donc également mettre à la disposition des équipes différents conteneurs, en gardant bien en tête le respect du « tri 5 flux ».
Le tri « 5 flux » dans les collectivités
Depuis 2016, dans les collectivités comme dans des entreprises, on est obligé de mettre en place le « tri 5 flux » si les déchets sont collectés par un prestataire privé ou si les déchets sont collectés par le service public et sont supérieurs à 1100 litres par semaine.
Le « tri 5 flux » concerne les matériaux suivants :
• le papier et carton, • le plastique,
• le métal,
• le verre,
• le bois
Chaque type de déchets entre ainsi dans un tunnel de collecte, qui démarre avec la poubelle ou la benne : la collectivité doit donc mettre à disposition de ses équipes des points de collectes bien définis, avec des conteneurs différents, pour assurer le tri sélectif.
Ces collecteurs de déchets seront à la fois accessibles et faciles à reconnaître, pour que les utilisateurs s’y retrouve facilement. En effet, nous sommes tous un peu perdus entre les différentes codes couleurs de poubelles... surtout quand on sait que le choix des couleurs varie aujourd’hui d’une région à l’autre ! C’est précisément pour répondre à ce problème qu’une uniformisation des couleurs est prévue en 2022. D’ici là, on peut afficher un texte d’information au niveau de chaque type de poubelle au sein de la collectivité, pour encore plus de clarté.
Le covid-19 et la gestion des déchets dans les locaux des collectivités
Avec la pandémie du Covid-19, les déchets de types lingettes désinfectantes, masques, flacons en plastique et mouchoirs en papier se multiplient à l’intérieur des locaux dans les collectivités. De nouveaux déchets ont également récemment connu un accroissement effréné, comme les masques jetables : des déchets non recyclables (pour le moment). Alors pourquoi ne pas prévoir une poubelle dédiée à leur collecte, ainsi qu’à celle des mouchoirs et des lingettes ? Ce serait particulièrement appréciable dans les espaces des collectivités dédiés au travail de bureau : zone administrative, ou encore tiers-lieux de type co-workings, où les lingettes sont très fréquemment utilisées pour nettoyer les surfaces dans les espaces nomades et les zones telles que les escaliers (rambardes), ascenseurs (boutons), halls d’entrée (poignées de portes).
Voici donc les poubelles à privilégier dans les espaces intérieurs d’une collectivité :
Poubelles à pédales |
Poubelles à bascule |
Poubelles ouvertes
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Poubelles à
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Ces modèles de poubelles permettent aux usagers de jeter leurs déchets tout en évitant tout contact avec les mains et ainsi de se préserver des bactéries potentiellement présentent sur la poubelle.
La collecte et le tri sélectif des déchets dans les espaces collectifs extérieurs
Concernant les masques, il est particulièrement important de lutter contre leur abandon dans les espaces publiques extérieurs. Peut-être faut-il augmenter le nombre de supports sac poubelle pour favoriser les bons gestes de la part des usagers et les inciter à jeter leurs masques dans des collecteur dédiés plutôt que sur le trottoir. Par ailleurs, les espaces intérieurs et extérieurs doivent eux aussi être équipés de bennes et poubelles de tri sélectif.
Le tri des déchets concerne aussi les espaces extérieurs des collectivités: jardins, places publiques... Pour éviter l’abandon des déchets dans les rues, on pense à équiper les trottoirs de suffisamment de poubelles, corbeilles et autres conteneurs dédiés aux déchets courants, mais aussi au papier et plastique et au verre. Là aussi , pour une gestion intelligente des déchets, on installe des bennes et poubelles portant des couleurs différentes pour mieux orienter les usagers dans leur processus de tri.
On peut choisir ces conteneurs dans différents matériaux, à la fois résistants, faciles à nettoyer, à entretenir, et respectueux de l’environnement. Les poubelles en plastique recyclé par exemple, sont particulièrement intéressantes sur ces différents aspects.
Pour faciliter le travail des équipes de nettoyage et du personnel d’entretien, on choisit des collecteurs de déchets à roulettes, et des conteneurs munis de poignées de déplacements. On peut aussi installer des corbeilles, collecteurs et autres anneaux muraux fixes. Mais les sacs poubelles devront toujours être faciles à changer et à transporter.
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